Au Brésil pour la COP30, Emmanuel Macron fustige les "prophètes de désordre qui sèment le doute quant à l'urgence climatique"

Fustigeant à Belem, en Amazonie brésilienne, les "prophètes de désordre" qui "sèment le doute quant à l'urgence climatique", Emmanuel Macron a appelé ce jeudi 6 novembreles dirigeants du monde à choisir le "multilatéralisme face au repli sur soi" et "la science face à l'idéologie".
"Alors que s'ouvre la COP30", a déclaré le président français, "nous devons donc convoquer à nouveau l'esprit qui a présidé à l'adoption de l'accord de Paris" conclu il y a dix ans mais dont se retirent les États-Unis de Donald Trump, grands absents de la conférence annuelle de l'ONU sur le climat.
"A l'heure où les prophètes de désordre sèment le doute quant à l'urgence climatique et remettent en question les certitudes les mieux étayées, nous devons protéger la science et fonder nos politiques sur ces constats", a-t-il plaidé lors du sommet en amont de la COP30.
Selon lui, "la désinformation climatique fait aujourd'hui peser une menace sur nos démocraties, sur l'agenda de Paris et donc sur notre sécurité collective".
Emmanuel Macron a estimé que l'accord de Paris était "devenu une boussole pour notre action climatique" mais a prévenu que les efforts mondiaux n'étaient "pas suffisants" à ce stade pour rester sous le seuil de 1,5 °C défini il y a dix ans, comme l'ONU et de nombreux climatologues le reconnaissant désormais.
Il a donc exhorté les pays qui rejettent le plus de gaz à effet de serre à suivre la voie de l'Union européenne, porteuse selon lui d'une des politiques "les plus ambitieuses au monde".
"Quand l'Europe prend un engagement, elle le tient. Nous avons besoin que tous les grands émetteurs s'engagent avec nous sur cette voie. Et cette voie est claire: elle passe par la sortie progressive des énergies fossiles" décidée à la COP28 à Dubaï, a lancé Emmanuel Macron.
Il a mis l'accent sur la nécessité "à court terme" de définir "un cadre plus contraignant pour les émissions de méthane", l'autre gaz qui réchauffe principalement l'atmosphère avec le CO2. Et il a rappelé ses deux autres priorités: la défense des forêts et des océans.
S'agissant des forêts, le président français a annoncé à Belem que la France apporterait "d'ici 2030 un soutien supplémentaire de 500 millions d'euros", qui pourrait, sous conditions, abonder le fonds inédit lancé jeudi par le président brésilien Lula, la Facilité de financement des forêts tropicales (TFFF).
Parallèlement au sommet, le gouvernement français a fait savoir que la France avait fourni en 2024 7,2 milliards d'euros de financements climatiques à destination des pays en développement, dont 3 milliards dédiés à l'adaptation. L'Union européenne et ses membres sont le premier contributeur mondial à la finance climatique.
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